Dans un monde toujours plus connecté, la médiation se réinvente. La médiation à distance, par visio ou téléphone, devient une solution complémentaire aux rencontres en présentiel. Mais est-elle vraiment efficace ? Que permet-elle ? Et que risque-t-on à s’en passer ? En tant que médiateur professionnel, je vous propose un éclairage à la fois éthique et pratique.
Une réponse aux contraintes géographiques et temporelles
La médiation à distance est née de la nécessité : éloignement géographique des parties, emploi du temps incompatible, urgences de certaines situations conflictuelles. Elle s’est développée notamment avec la pandémie de COVID-19, qui a contraint les médiateurs à adapter leur pratique.
Aujourd’hui, elle s’impose comme un outil complémentaire, ouvrant des possibilités nouvelles :
- Faciliter l’accès à la médiation pour les personnes à mobilité réduite ou isolées,
- Éviter des déplacements coûteux ou chronophages,
- Permettre une plus grande souplesse dans la prise de rendez-vous,
- Maintenir un cadre sécurisant, notamment en cas de tensions fortes.
Quels bénéfices concrets pour les personnes concernées ?
Plus d’accessibilité, d’abord. Les personnes vivant en zone rurale ou à l’étranger peuvent consulter un médiateur sans contrainte de distance.
Plus de confort psychologique, ensuite. Être chez soi, dans un lieu familier, peut aider certaines personnes à s’exprimer plus librement.
Un cadre sécurisé, enfin. En cas de tensions fortes, notamment dans les médiations familiales ou professionnelles, la distance physique peut permettre d’entamer le dialogue plus sereinement.
“La distance physique n’empêche pas la proximité émotionnelle, à condition que le cadre soit bien posé.”
– Romain Fillon, médiateur CNV
Les limites à prendre en compte
La médiation à distance n’est pas une solution universelle. Elle ne convient pas à toutes les situations.
Voici quelques limites importantes :
- La perte du langage corporel : certains signes non verbaux sont moins visibles, ce qui peut rendre plus difficile la lecture des émotions.
- Des problèmes techniques : une connexion instable ou un matériel défectueux peuvent nuire à la qualité de l’échange.
- Un engagement parfois moindre : certaines personnes peuvent avoir du mal à se sentir impliquées dans un échange virtuel.
Pour ces raisons, je m’assure toujours que les conditions soient réunies avant de proposer une médiation à distance, et je reste attentif tout au long du processus.
Un cadre rigoureux pour une médiation en ligne réussie
Pour garantir la qualité des échanges à distance, voici les règles que je pose :
- Accord explicite des deux parties pour une médiation à distance,
- Environnement calme et confidentiel,
- Connexion stable et outil de visio fiable (Zoom, Meet, etc.),
- Respect du cadre horaire, comme pour une médiation en présentiel,
- Possibilité de passer en présentiel si la situation le demande.
La confidentialité reste absolue, quel que soit le support utilisé. Cela fait partie intégrante de mon engagement professionnel.
Choisir le bon cadre pour dialoguer
La médiation à distance n’est ni une solution de repli, ni une version “allégée” de la médiation. C’est un format à part entière, à utiliser avec discernement, en fonction des besoins, des contraintes et des préférences des personnes impliquées.
Ce qui compte, ce n’est pas la distance physique, mais la qualité de présence, d’écoute, et d’accueil de ce qui se vit. Et cela, une intelligence artificielle ne pourra jamais le remplacer.
Vous souhaitez en savoir plus ou initier une médiation à distance ?
Je vous invite à me contacter pour un premier échange. Ensemble, nous verrons si ce format est adapté à votre situation.