Créée par Alexander Lindh et Laurent Mercier, cette série européenne coproduite (Allemagne, Autriche, France) est diffusée sur Canal+ à partir du 14 juillet 2025.
Son scénario se déroule dans la ville fictive de Rheinstadt, où un maire et une criminologue lancent le projet Trust, une initiative radicale de fermeture de la prison et de réinsertion des détenus au sein de la communauté.
Justice restaurative et questionnements sociaux
La série évite le manichéisme : elle interroge plutôt le rapport société-prison. Les familles de victimes, des anciens détenus, élus, travailleurs sociaux : tous partagent la parole dans un récit choral puissant, entre espoir et tensions réelles.
Elle pose plusieurs questions centrales :
- Peut-on envisager la justice autrement que par la punition ?
- Quels sont les effets psychologiques et sociaux d’un tel projet ?
- Comment concilier réparation individuelle et cohésion collective ?
Laurent Mercier, co-créateur, explique que des modèles de justice restaurative existent déjà dans certains pays du nord de l’Europe, où certaines peines ne passent pas par la prison, même pour de longues détentions.
Le point de vue du médiateur : ce que la série illustre bien
Créer un dialogue inclusif entre parties en tension
Comme dans une médiation, Trust organise un espace d’échange sécurisé, permettant à toutes les parties d’être entendues : victimes, détenus, élus locaux, citoyens. Ce dialogue est essentiel pour restaurer la confiance.
Réparation avant sanction
La série montre que la réparation sociale (emploi, hébergement, accompagnement) est au cœur d’une politique de réinsertion crédible. Elle met en lumière la puissance de la médiation pour prévenir la récidive et reconstruire du lien.
Portée collective d’une transformation sociale
Elle illustre les résistances : peur, stigmatisation, colère légitime des victimes. Cela rappelle les conflits que l’on accompagne en médiation autour de changements institutionnels ou transitions communautaires : chacun doit y trouver sa voix, et le projet son sens partagé.
Apprentissage pour les acteurs de terrain
Enseignement clé | Application médiative |
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Dialogue entre parties distantes | Organiser des séances inclusives, structurées |
Reconnaissance des souffrances | Valoriser les expressions émotionnelles, même conflictuelles |
Co-construction des solutions | Protocole partagé, partenariats sociaux et institutionnels |
Processus graduel de confiance | Valider petit à petit les avancées, sans aller trop vite |
Pourquoi ce récit résonne avec les urgences contemporaines ?
- Il met la justice restaurative au cœur du débat, sans idée simpliste de manichéisme ou de repentir facile.
- Il valorise l’idée que la société puisse dépasser le rôle de police et de sanction pour inventer d’autres formes de lien.
- Enfin, il porte une espérance réaliste, sans illusion, mais nourrie par le fait qu’un autre dialogue est possible.
Un miroir pertinent pour la médiation
« Un monde meilleur » n’est pas une série d’anticipation abstraite : elle pose des gestes, crée des parcours, confronte des réalités humaines complexes. Et elle interroge la possibilité même de penser la médiation à l’échelle collective, là où des institutions posent des cadres nouveaux.
Ce qu’elle offre, c’est une invitation à réfléchir au rôle du médiateur non seulement pour résoudre un conflit, mais pour accompagner une transformation collective. Un enjeu majeur, aujourd’hui, dans les dynamiques territoriales, sociales ou environnementales.
Vous envisagez un dispositif de médiation autour d’un projet collectif, institutionnel ou environnemental ?
Je vous propose un premier échange sans engagement : pour explorer comment poser un cadre de dialogue inclusif, réparateur et porteur de sens.